C’est la plus longue grève de l’histoire de l’audiovisuel depuis Mai 68. Ce mardi 15 novembre 2016 constitue le 30eme jour de grève pour les journalistes de la chaîne d’information en continu I Télé. « C’est un triste record » commente la ministre de la Culture Audrey Azoulay, après sa rencontre avec la Direction du Groupe Canal+. Les revendications n’ont pas changé : Retrait de Jean-Marc Morandini, Signature d’une charte d’éthique, Nomination d’un Directeur de la rédaction distinct du Directeur Général d’I Télé, Définition d’un projet éditorial et stratégique clair et précis.
L’immixtion de Vincent Bolloré dans la ligne éditoriale des entreprises de presse dont il s’est porté acquéreur est en cause. Jusqu’ici les actionnaires étaient plutôt respectueux des lignes éditoriales et peu interventionnistes. Dans ce domaine, l’homme d’affaire breton s’est distingué. Canal + en a, et en fait toujours les frais.
L’issue de ce conflit qui dure est incertaine. Cependant, et au-delà du caractère légitime de cette grève, I Télé (en concurrence avec BFM, LCI et France info) fragilise sa position. Peut-être est-ce l’objectif recherché par l’actionnaire dont les choix interrogent plus d’un.