Ce dimanche 27 mars 2016 à 20h55 France 2 diffuse « Les Tontons flingueurs » réalisé par Georges Lautner. Porté par les dialogues de Michel Audiard, le film est devenu culte.
Cinq bonshommes en rang d’oignons sur des prie-Dieu, engoncés dans leurs costumes, l’air patibulaire, pas vraiment la tête de grenouilles de bénitier. Ce sont Fernand Naudin, Maître Folace, Jean, Raoul et Paul Volfoni, interprétés respectivement par Lino Ventura, Francis Blanche, Robert Dalban, Bernard Blier et Jean Lefebvre. Trapus, ramassés, massifs, c’est du lourd ! Mais qu’on ne s’y trompe pas, ces messieurs sont aussi adroits à manier leurs pétards que la langue de Molière. C’est qu’ils sont servis par un maître.
En 1963, la réputation de Michel Audiard n’est plus à faire. Il a déjà derrière lui plusieurs films en tant que dialoguiste : Un taxi pour Tobrouk, Le Cave se rebiffe, Les Grandes Familles, Un singe en hiver, pour ne citer que ceux là. Il est tout désigné pour oeuvrer sur Les Tontons. Dès sa sortie, le film est un succès. Sa popularité ira grandissante au fil des diffusions TV.
Aujourd’hui, difficile d’ignorer des répliques telles que : « Les cons, ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnaît. » – « Mais moi les dingues, j’les soigne, j’m’en vais lui faire une ordonnance, et une sévère, j’vais lui montrer qui c’est Raoul. Aux quatre coins d’Paris qu’on va l’retrouver, éparpillé par petits bouts façon puzzle… Moi, quand on m’en fait trop j’correctionne plus, j’dynamite, j’disperse, j’ventile. » – « C’est curieux chez les marins, ce besoin de faire des phrases. » -« Touche pas au grizzli, salope ! » – « Faut reconnaître… C’est du brutal. »
En effet, c’est du brutal. Audiard est au sommet de son art. En ce week-end pascal ne boudons pas notre plaisir en regardant cette bénédiction urbi et orbi façon méchants garçons.
